J'aurais été un peu
De l'air que tu respires
J'aurais été l'aveu
D'un moment qui t'inspire
Née d'un profond désir
Ou d'une simple émotion
Venue de tes plaisirs
Ou de tes rébellions
Cri d'amour ou de haine
J'aurais su délivrer
Ton âme de sa peine
Ton cœur de ses secrets
En jaillissant de toi
Pour briser le silence
Pour exprimer ta joie
Ou ta désespérance
J'aurais eu tes éclats
Des vers et puis de rimes
Pour traduire tes émois
Même les plus intimes
Et tu m'aurais gravée
Dans la chair d'un vinyle
Pour que l'éternité
Témoigne de l'idylle
Coulé dans le sillon
Le flot de tes paroles
Aurait en tourbillon
Creusé mille rigoles
Alors au fil des ondes
On serait venu boire
A ta source féconde
Dont je fus le miroir |
J'aurais craint quelquefois
Que tu me délaisses
Que je n'sois plus pour toi
Qu'un écho de tendresse
Que nous ne vivions plus
Au même diapason
Que tu te sentes ému
Par d'autres vibrations
Que tu veuilles changer d'air
Au profits des accords
Dont ton imaginaire
Recèle les trésors
Que la petite nouvelle
Que tu viens de te faire
Te semble la plus belle
Puisque c'est la dernière
Mais lors d'autres chanteurs
Succombant à mes charmes
M'auraient pris dans leur cœur
Avec tellement de flamme
Que m'écoutant séduit
Au travers de leur voix
Je t'aurais reconquis
Pour la deuxième fois
Tu aurais retrouvé
La saveur des écrits
Que tu m'avais donnée
Pour me rendre jolie
Et tu m'aurais reprise
A ton tour de chant
A Paris, à Venise
Marseille ou Montauban |